Bouche-trous : De l'ironie au pastiche

François Morellet souligne avec légèreté un problème fondamental des collectionneurs. Au début, on manque de tableaux, assez vite on manque de murs. Chacun apporte sa réponse à un phénomène qui nous concerne tous. Certains entreposent leurs trésors dans des entrepôts, d'autres ouvrent des fondations, plus couramment on se contente d'acheter des tableaux de petits formats. Morellet lui intervient à l'interstice qui se forme dans les accrochages à touche touche. Dans cet inframince duchampien (l'espace entre deux tableaux), l'art est passé des salons au salon.
Dans l'accrochage de la galerie, au lieu de boucher les trous, nous avons choisi d'en faire le centre de la composition. Pour l'ouverture des peintures fluorescentes sur papier de Peter Halley, figure emblématique de neo-geo , critique du modernisme idéaliste. Suivront des œuvres conceptuelles (Edward Kienholz, Richard Long, Bernar Venet), des dessins de Sol LeWitt, François Morellet…
Ainsi chaque semaine un nouvel accrochage sera exposé.
Restera immuable jusqu'à la fin du mois de décembre la composition de plaster surrogates de Allan McCollum, qui mime des séries de monochromes en réalité réalisés en plâtres du centre du tableau à leurs cadres tous d'une couleur différente et jusqu'à la marie-louise.
Au premier regard des géométries austères, en réalité on passe de la parodie de Morellet au pastiche de McCollum dans une même constellation éclatée.